Terre de Bisons

Article à consulter en parallèle avec la vidéo faite en Terre des Bisons (voir la vidéo).

Notre vécu

Pour aller à la rencontre des bisons, les plus grands animaux terrestres du continent américain, nous partons dans la région de Lanaudière. Pour tout vous avouer, personne ne passe par hasard en terre de bisons ! Elle se situe dans un fin fond de recoin de forêt vallonnée du côté de Rawdon. Il faut traverser la région de Lanaudière. Ce n'est pas une punition, les routes, si elles sont sinueuses, sont belles, bordées de forêts d'érables et de bouleaux, émaillées de chalets en bois entourés de rosiers en fleur. Je me régale de cette verdure généreuse, l'été est bien là. Le soleil brille et nous dévoile des pièces d'eau et des cascades qui se faufilent dans les sous-bois. Nous respirons à pleins poumons la belle âme de Lanaudière !

La forêt s'ouvre sur une clairière, une maison ancienne sertie de granges nous ouvre ses portes. Josée et Alain Toupin nous accueillent. Voici encore deux grands coeurs ! Aidés d'un ami retraité, Paul, ils ont fondé un élevage de bisons en 1992. Ils sont partis de rien, ils étaient Montréalais, travaillaient dans la finance et ont tout plaqué pour un bout de terre dans Lanaudière.

Josée est passionnée, elle aime ses bisons. A tel point que lorsque Buffy voit le jour alors que sa mère meurt, Josée prend le relais. En voici une drôle d'idée ! Devenir la maman d'une bisonne de 400 kilos ! Belle réussite, belle preuve d'amour et de persévérance, car depuis trois ans, Buffy est la mascotte de la « Terre des Bisons ». Elle se laisse balader à travers le pays dans les foires et les festivals. Elle prête une patte lourde et pesante au travail de Josée, sa belle maîtresse.

Notre rencontre avec Buffy est fusionnelle. André a l'idée de ramasser le gros biberon qui est posé près d'un poteau de sa prairie. Buffy accourt, elle tète goulument. André me passe le flambeau. Donner le biberon à une bisonne de 3 ans, c'est inoubliable ! Elle est si gloutonne, qu'elle va m'aspirer le bras ! Ça tire... elle roule de gros yeux gourmands. Je vous rassure, Buffy fait partie de la famille, au même titre que Charlotte, leur gros chien et ne sera jamais utilisée comme bête à manger...

Alain n'avait pas prévu de faire un tour de son domaine, mais devant notre enthousiasme, il attèle son tracteur, il dresse une échelle devant une voiture à foin, et nous voici trimbalés dans un « rac à foin » au travers des champs de Lanaudière... Personne, en se réveillant le matin, n'aurait osé imaginer une balade aussi bucolique !

Merci à vous tous : Josée, Alain, Paul... toute l'équipe et même Charlotte et Buffy. C'était une merveilleuse journée !

D'où viennent-ils ?

Le bison est un grand bovidé ruminant. Il vient d'Asie. Il y a sept mille ans, à la faveur d'une époque glaciaire, les bisons ont traversé le détroit de Béring pour venir se répandre sur le continent nord-américain. Les bisons qui sont actuellement au Québec ne sont pas là naturellement. Ils ont été importés par l'homme, car de tout temps, ils ont plutôt fréquenté la zone à l'ouest des Grands Lacs.

Avant leur venue, le sol était pauvre, car issu de sédiments marins. Avec la fréquentation des bisons, les terres se sont enrichies au rythme où les troupeaux laissaient leur engrais. On leur doit donc la fertilisation des grandes plaines d'Amérique.

Buffalo... n'est pas une légende... c'était une catastrophe !

Avant la venue des Européens sur le continent nord-américain, le bison était une idole de la culture amérindienne. La population de bisons d'Amérique du Nord représentait 50 à 70 millions têtes. Les bisons passaient l'hiver au Mexique et l'été en Amérique du Nord ou au Canada. Les troupeaux parcouraient plus de 1000 kilomètres chaque année.

Les Indiens des Appalaches chassaient le cerf et l’ours, ceux du Grand Nord chassaient l’ours blanc et ceux des Montagnes Rocheuses devaient compter avec le grizzly, la survie des populations amérindiennes des grandes plaines, quant à elle, dépendait exclusivement des bisons. Il pratiquaient une chasse sans déchets. La viande nourrissait tout un peuple. La peau permettait de les loger dans les tipis, de les habiller, de les chausser et de confectionner des couvertures, des boucliers, des sacs, etc. Les tendons servaient de fil à coudre et de cordes pour leurs arcs. Les cornes étaient utilisées comme cuillères et les sabots étaient récupérés pour fabriquer de la colle.

A la conquête de l'Ouest, cet animal massif qui a développé un instinct de survie tel qu'il a su traverser les ères glacières, a failli passer près de l'extinction. Tout le monde a en tête le nom de Buffalo Bill (alias William Frederick Cody). Il est l'emblème des chasseurs de bisons. L'abattage systématique des bêtes fut une entreprise économique de grande envergure. Une réelle tragédie pour les bisons et les Amérindiens !

A la fin du dix-neuvième siècle, les consciences se réveillent. Il reste moins d'un millier de bisons sur le continent. En un siècle, plus de 50 millions de bêtes ont été abattues. La première loi concernant la protection des bisons passe aux Etats-Unis.

Aujourd'hui la population vivant sur le continent est estimée à 500 000 bisons. Ce chiffre englobe les bisons en captivité, vivant dans des zoos, des parcs animaliers, des élevages privés (pour la viande). Les bisons vivant en totale liberté, souvent dans des réserves naturelles (aux Etats-Unis et au Canada) sont minoritaires et représentent moins de 10 % du cheptel, avec seulement un millier de têtes.

Aujourd’hui, on trouve au Québec environ 60 éleveurs de bisons pour un cheptel d’environ 2 500 individus.

Vocabulaire

La bisonne est la femelle du bison et la mère du bisonneau. Dans un élevage, on parlera aussi de veau, de génisse, de vache ou de taureau. Dans cet article pour éviter toute confusion, je garderai les premiers termes mentionnés.

Quelle est cette bête ?

Le bison est le plus gros mammifère terrestre de l'Amérique du Nord. Le mâle atteint deux mètres au garrot et son poids maximal est de 1200 kilos. La femelle est plus petite que le mâle et pèse entre 350 et 500 kilos.

Le bison porte des cornes noires recourbées sur le côté de la tête. Il a une grosse bosse au niveau des épaules, une courte queue terminée par une touffe. Le mâle se distingue de la femelle par l’importance de sa toison sur le devant du corps et par sa chevelure qui accentue l’aspect massif de son visage. Remarquez que mâles et femelles portent la barbe.

Les éleveurs veillent à ôter les cornes des bêtes lorsque celles-ci sont tournées vers l'extérieur car lors des charges, elles peuvent se révéler mortelles. Les cornes de la bisonne sont plus droites et plus pointues que celles des mâles. Les bisonnes s'envoient des coups de cornes qui laissent de belles entailles. Contre toute attente, le mâle lors de ses charges ne se sert pas, en premier, de ses cornes. Sa force de frappe réside dans les coups de boutoir de son front. Puis il écrase l’adversaire sous son poids. Ce n’est qu’ensuite qu’il se servira de ses cornes.

Les mâles pourraient se reproduire dès l'âge de 3 ans. Mais ce sont les mâles plus forts qui dominent la situation, ils ont alors 7 à 8 ans. Ils sont très actifs et à la bonne période, ils se mettent en devoir de couvrir toutes les femelles fertiles. Quelle santé ! Cela demande une patience qui force l'admiration. Le mâle, lorsqu'il sent qu'une femelle devient fertile, ne la lâche plus. Il la suit, la renifle et piétine à sa suite en attendant le moment propice. Ce jeu peut durer plusieurs jours, pendant lesquels le mâle devra défendre sa position vis-à-vis de ses concurrents. C'est là qu'il faut faire attention, à ne pas perdre un beau reproducteur dans un combat...

La saison "des amours" s'étend de juin à septembre avec un pic aux mois de juillet et août. Le temps de gestation est de 270 à 285 jours (neuf mois).

Les femelles mettent bas d'un seul bisonneau au printemps. Celui-ci est très sensible à la lumière solaire pour sa croissance. Le vêlage idéal se situe en Mai-Juin. Cela suppose une saillie en Août-Septembre. Un bisonneau trop tardif (automne) n’aura pas la possibilité de grandir. Il restera le gringalet du troupeau.

A la naissance, le veau pèse de 13 à 18 kg. Bien que ses pattes soient frêles, le veau peut suivre sa mère au trot 45 minutes après le vêlage. Sa mère ne l’allaite pas longtemps, mais très souvent, car les mamelles et les pis ne sont pas aussi développés que ceux des vaches domestiques. Ceux-ci ont à peine la taille d'un pamplemousse. Elles n’ont donc jamais été sélectionnées en élevage pour leur qualité laitière. A 5 ou 6 mois, le bisonneau atteint un poids d’environ 150 kg. Il est élevé, en tout, pendant 7 à 12 mois. Après quoi, il sera sevré et capable de se nourrir par lui-même. Les bisons grossissent pendant 7 ans, contrairement aux boeufs dont le développement s’arrête vers 2 ans.

La maturité sexuelle est atteinte entre deux et quatre ans. La première saillie a lieu à 2 ans pour la femelle. Elle donnera naissance à son premier bisonneau dans sa troisième année. On observe un ajustement des cycles des bisonnes au sein d’un même troupeau. Les anciennes règlent les nouvelles. En milieu d'élevage, les bisonnes reproductrices sont gardées au sein du troupeau jusqu’à l’âge de 20 ans. Une bisonne de 25 ans peut encore se reproduire, mais son taux de conception décroît très nettement après 20 ans. Les fausses couches et les accidents sont aussi plus fréquents.

Pour les troupeaux libres des grandes plaines, les bisonnes et les bisonneaux vivent ensemble toute l’année. Les bisons mâles forment des petits groupes isolés. Ils rejoignent les femelles au moment de la fécondation: Juillet-Août-Septembre. La période de reproduction est fonction de l’ensoleillement et de la nourriture.

L'espérance de vie du bison sauvage est de 18 à 22 ans.

Ses prédateurs naturels sont les loups, les ours et les pumas.

Ne vous fiez pas à son allure pataude, un bison est capable d'atteindre une vitesse de 55 kilomètres-heure. En outre, il n'hésitera pas à sauter des clôtures hautes de deux mètres cinquante. Il est bon nageur. Le bison est un animal très curieux. Sa vue est assez faible, mais il la compense avec un excellent odorat et une ouïe très développée.

Contacts utiles :

Terre des bisons
6855, chemin Parkinson
Rawdon (Québec)
CANADA

Téléphone : 450 834-6718
Télécopieur : 450 752-3527

Courriel : info@terredesbisons.com
Site Web : www.terredesbisons.com