Pays d'eau
Le Québec est un pays d'eau, il totalise entre ses lacs et ses rivières plus de 180 000 km² d'eau douce. Il faut imaginer que si la France regorgeait d'une telle richesse, un tiers du pays serait inondé. Le Québec représente l'une des sources les plus importantes d'eau potable du monde. L'eau douce occupe 12 % de sa superficie ce qui totalise 3% de l’eau douce renouvelable du globe. Ces chiffres sont à mettre en parallèle avec sa population qui ne représente qu'un dixième de pour cent de la population mondiale.
L'eau omniprésente se faufile dans les paysages les plus variés du Québec. Par les dépôts de sédiments laissés par les mers préhistoriques, les plaines fluviales du Saint-Laurent sont extrêmement fertiles. L'eau douce s'éparpille partout sur le Bouclier canadien. Dans la chaîne des Appalaches qui longe la Rive-Sud du fleuve jusqu'en Gaspésie, l'eau engendre rivières à saumons et cascades rafraîchissantes. Partout, elle s'insinue dans les forêts, nourrissant la flore et la faune et favorisant leur essor. Rien n'arrête l'eau, pas même les paysages sévères des toundras et des taïgas du Grand Nord. Elle a creusé à travers tout le territoire 4500 rivières et plus d'un demi-million de lacs, dont 30 ont une superficie supérieure à 250km².
La genèse de l'un des plus grands fleuves de la planète
Il y a 18000 ans, la vaste région du nord de l'Amérique était recouverte de glaciers. Ceux-ci atteignaient des proportions extraordinaires. Par exemple dans la région de Québec, le glacier avait une hauteur de 3000 mètres. Sous l'effet du poids, le socle terrestre s'effondra en dessous du niveau de la mer.
Lors de la fonte des glaces, l'eau envahit le bassin créé par l'affaissement. C'est ainsi qu'il y a 12000 ans, les mers de Goldwaith et de Champlain virent le jour. Pendant 2500 ans les glaciers perdirent du terrain à la faveur des deux mers qui s'élargirent.
Seuls le socle continental qui continuait de s'élever constitua un obstacle à la progression marine. A leur apogée, les mers de Goldwaith et de Champlain occupaient une région comprise entre le nord de l'actuel estuaire du fleuve Saint-Laurent et la région qui comprend aujourd'hui Montréal, la ville de 
Québec en passant par le Saguenay-Lac-Saint-Jean, une partie de la vallée de l'Outaouais et l'actuel lac Champlain. L'étendue, la forme, la profondeur et la salinité varièrent constamment au cours de ces deux millénaires de profonde mutation de la physionomie du Nord du continent américain.
Au bout de ce cycle, il y a 9500 ans, la mer se retira. Un système de rivières, précurseur du Saint-Laurent, se mit en place. Il fut facile pour le fleuve de trouver son lit. Il se faufila dans une des grandes cassures de l'écorce terrestre qui s'était formée, lors de la rencontre entre la plaque Laurentia et le continent initial, il y a environ 600 millions d'années. C'est ainsi que nous le trouvons aujourd'hui niché entre le Bouclier canadien et la chaîne des Appalaches.
