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Randonnées sur Hiva Oa aux Marquises

tortuePétroglyphes du site Tehueto de la vallée Tahauku.

Caractéristiques de la randonnée (voir la carte) :

Tehueto, vers les pétroglyphes

- Durée aller = 1H (3km) comme repère de distance nous avons pris 300 m = 5 mn
- Chemin carrossable, altitude maximum 50 m (sauf le Me'ae qui se situe à 100 m d'altitude).
- La randonnée suit le cours de la rivière sur sa rive gauche dans un premier temps, puis sur sa rive droite ensuite, normalement on trouve quelques petites flèches peintes sur les arbres ou clouées mais elles sont difficiles à voir car cachées par la végétation. A notre premier passage nous n'en avions observé aucune, lors d'un second passage plus attentif nous en avons aperçu 5.
- Le chemin est ombragé la plupart du temps (difficulté de prendre des repères GPS).
- On arrive au site proprement dit : le rocher décoré de pétroglyphes qui se situe dans le bras d'un affluent de la rivière et le Me'ae qui se trouve au pied de la falaise légèrement plus haut. Le rocher se serait déplacé de 300 m lors du passage d'une dépression tropicale en 1983, en raison des pluies torrentielles.

Indications pour vous rendre sur le site:

- En quittant le port de Tahauku (mouillage de Atuona) pensez à jeter un oeil sur la pierre gravée qui se situe sur le quai, elle n'a rien d'ancien mais a commencé à être gravée par un sculpteur de l'île à l'occasion de l'arrivée de Maud Fontenoy en 2005 après sa traversée du pacifique à la rame (la gravure reste inachevée).

- Prenez la route en direction du village de Atuona.

- A 400m prendre à droite la route qui mène à l'aéroport.

- A 100m à gauche vous trouverez le chemin carrossable qui mène au site de Tehueto
(écriteau indicateur au point GPS : 9°47.935 S - 139°01.627 W)).

Mont Temetiu, 1276 m

- A 600m prendre à droite (le chemin de gauche mène dans une exploitation, point GPS : 9°47.771 S - 139°01.530 W)).

- 300m plus loin, laisser un chemin qui rejoint la rivière. Poursuivre à droite.

- A 600m on tombe sur un embranchement dont le chemin de droite en légère montée conduit à une cascade. Suivre le chemin de gauche. (point GPS : 9°47.209 S - 139°01.539 W)

- A 300m le chemin traverse la rivière (point GPS : 9°47.079 S - 139°01.528 W)

- Vous traverserez ensuite une plantation (cocotiers et bananiers).

- A 300m continuez sur le chemin qui fait un coude sur la gauche, celui qui poursuit tout droit rejoint la rivière à nouveau.

- 300m plus loin on tombe sur un embranchement dont le chemin de droite en montée mène au Me'ae (point GPS : 9°46.940 S - 139°01.667 W) situé 500m plus haut, l'autre chemin mène au rocher de pétroglyphes (position GPS: 9°46.944 S - 139°01.613 W).


Le rocher sculpté

Ce rocher en tuf de plus de 200 tonnes (10m x 3m x 3m) a été décrit en 1920 par Ralph Linton plus en amont de sa position actuelle. Une coulée de boue l'aurait déplacé lors du passage d'une dépression tropicale en 1983. On y distingue plusieurs silhouettes anthropomorphes.


Tehueto pétroglyphes, le rocher déplacé

Tehueto pétroglyphes, vue d'ensemble

Tehueto pétroglyphes, dessins anthropomorphes

Tehueto pétroglyphes, détail

Le Me'ae

Le Me'ae constitué de 3 plates-formes, la première haute de 2m50 fait plus de 50m de longueur on peut y observer sur le dessus une tête sculptée et une pierre aiguisoir. La seconde plateforme comprend encore dans sa façade une tête de tiki, mais cachée derrière un gros arbre (une flèche sur l'arbre indique sa position)


Tehueto Me'ae, tête gravée en façade de plateforme

Tehueto Me'ae, tête sculptée

Tehueto Me'ae, pierre aiguisoir
Tehueto Me'ae, perdu dans la végétation

L'art lithique

Il constitue la part la plus méconnue du patrimoine archéologique Marquisien. Ses significations et ses fonctions sociales étaient multiples comme le traduisent les données obtenues par les inventaires récents. Depuis 1984, les représentations lithiques font l'objet d'études systématiques, aussi, disposons-nous aujourd'hui d'un vaste recueil de données pouvant servir à l'analyse. D'une manière générale, on remarque que les types de motifs sont relativement limités, homogènes et répétitifs, néanmoins, il existe des variations notables dans la fréquence et la répartition dans l'espace des motifs et des assemblages. Fondamentalement, les images incarnent une idéologie collective qui traitait essentiellement du culte généalogique et ancestral.
En tant que mémento visuel, on peut penser que l'imagerie lithique a encouragé et soutenu la solidarité tribale. La mise en oeuvre de la solidarité communautaire était propre aux intérêts de la classe dirigeante. Elle engendrait des conflits tribaux qui aboutirent souvent à des changements sociaux et politiques.

Certaines images lithiques symbolisaient des signes claniques, d'autres représentaient les dieux de la récolte et de l'abondance, constituaient des bornes frontières; elles contribuaient également au maintien des liens avec la terre ancestrale.
Dans presque toutes les vallées, un nombre important de vestiges architecturaux de surface s'étendent du bord de mer aux crêtes des montagnes. Les vestiges archéologiques tels que les sculptures lithiques anthropomorphiques (tiki), les images sculptées à la surface des roches (pétroglyphes), les plates-formes en pierres surélevées (paepae), les sites sacrés (me'ae, ahu) et les complexes cérémoniels (tohua) témoignent d'une importante population préhistorique polynésienne dotée d'un système social et politique complexe.
Les 6000 représentations lithiques documentées jusqu'à cette date, provenant de l'archipel des Marquises, ont été classées selon diverses catégories. Les représentations humaines et animales sont trés nombreuses, toutefois, les motifs géométriques circulaires sont les mieux représentés.

Modes de réalisation

Tous les pétroglyphes ne présentent pas les mêmes lignes fines gravées. Alors que la majorité offre des traits droits et nets qui exigent une certaine technique de réalisation, il est fréquent de trouver des figures grossièrement réalisées et souvent inachevées. Il semble que l'acte de graver une figure était plus important que le rendu final.
Les pétroglyphes étaient sculptés sur différents types de pierres basaltiques comme le basalte vacuolaire, le basalte dense et les tufs rouge et jaune. Il existait plusieurs procédés de façonnage:
1- le piquetage: celui-ci s'opérant à l'aide d'un outil pointu. L'utilisation d'un marteau en pierre devait augmenter la force du geste. Un piquetage répété produisait des rainures en U. Là où l'on observe de grandes zones planes piquetées, on distingue des marques de piquetage circulaires.
2- le piquetage suivi de l'abrasion: en premier lieu on piquetait les lignes puis on les abrasait avec du sable humide, ensuite soit l'on polissait les traits avec des limes en corail ou des pierres, afin d'adoucir les rainures.
3- l'incision: les lignes étaient gravées à l'aide d'un outil aiguisé lequel produisait d'étroites rainures en forme de V.
4- l'intaille: des figures pleines étaient piquetées dans la surface de la pierre de façon à ce que les motifs soient gravés en creux.
5- le bas-relief: le support était piqueté de façon à ce que les figures ressortent légèrement en saillie et qu'elles apparaissent en relief.

Extraits de l'inventaire "Pétroglyphes, peintures et tiki" effectués par E.Edwards et S.Millerström


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