VENEZUELA: Un beau pays mais dangereux

MARGARITA : L'île de tous les dangers

Un pays aux calmes apparences

VENEZUELA


En marge des chemins du monde …

Le Grand Libérateur

Le Venezuela représente un mystère qui ne se laisse apprivoiser que par les plus audacieux. Comment expliquer, par exemple, que ce pays aux milles visages, aux richesses infinies reste ainsi bafoué par l’injustice de la pauvreté et de la marginalisation ? Car ce pays est riche. Ses sols sont généreux de ressources naturelles comme le pétrole, le fer, le gaz, la bauxite, l’aluminium, des gisements de jaspe mais aussi d’or et de diamant ont été et sont encore exploités. Ce pays est riche de sa population, toujours prête à faire un signe amical, un geste affable envers l’étranger de passage. Ce pays est riche et se présente comme un prisme aux mille facettes que sont ses paysages aux variétés infinies.

Les causes de ces discriminations sont, sans doute, à chercher dans les deux derniers siècles d’une Histoire chaotique.

Simon Bolivar

Ce pays a vu naître de grands hommes. Simon Bolivar fait figure d’icône dans le pays. Il est LE LIBERTADOR, qui assure l’indépendance du Venezuela en remportant, avec l’armée qu’il conduit, une victoire écrasante sur les Espagnols près de Carabobo, le 24 juin 1821. Il traverse aussi les Andes pour arriver en Nouvelle-Grenade (actuelle Colombie), et remporte une victoire décisive contre les Espagnols à Boyacá, mettant ainsi un terme à la présence coloniale dans cette région. Quelques mois plus tard, le 17 décembre 1819, la République de Grande-Colombie, constituée du Venezuela et de la Nouvelle-Grenade, est déclarée indépendante. Bolívar en devient le président. Après sa mort, ce pays trop grand se scinde pour faire l’actuelle Colombie et le Venezuela. Simon Bolivar avait de grands projets humanistes pour son pays. Malheureusement il décède avant de les concrétiser. Aujourd’hui il est vénéré comme grand homme de la patrie et l’on voit encore des vénézuéliens se recueillir devant la statue de Bolivar.

Le chaos

Vestiges du passé colonial

Depuis son indépendance en 1821, le pays a subi de multiples remaniements politiques. A chaque fois l’espoir d’édifier des bases meilleures a justifié la mort de centaines de personnes. De grands combats se succèdent et tournent tantôt à l’avantage des révolutionnaires, tantôt du pouvoir en place. Tous sont interchangeables en accédant au pouvoir. Et la plupart du temps la lutte se borne à des guerres partisanes qui appauvrissent le pays, un peu plus. A certains moments, de son histoire un sentiment de lassitude et d’impatience du peuple devant la mauvaise administration des ressources publiques et l’injuste répartition du revenu national l’a conduit à des actions désespérées. Jamais il n’est parvenu à trouver une justice réelle face à une situation économique et politique équivoque.

Cette désorganisation perpétuelle donne raison aux esprits chagrins qui ont vu les conditions économiques de leur pays se dégrader. Il y eut des années fastes, où l’exploitation du pétrole engendra des pluies de dollars. Mais, seule une poignée de familles a bénéficié des avantages essaimés par les compagnies pétrolières étrangères.

Hugo Chavez

Hugo Chavez

En 1998, Hugo Chavez est élu démocratiquement à la présidence du Venezuela. Hugo Chavez, en accédant au pouvoir à l’intention de consolider les bases de sa « révolution pacifique et démocratique, pour mettre fin à quarante ans de régime corrompu » en convoquant une Assemblée constituante, formée à plus de 90 % d'élus chavistes. » Mais, son « règne » débute mal, car malgré la forte remontée des prix du pétrole, le Venezuela connaît l'une des pires récessions de son histoire au bout d’une année de pouvoir.

Depuis son élection triomphale, la Présidence de Hugo est riche en rebondissements. Décrié comme populiste et démagogue par les uns, adulé comme fils spirituel de Bolivar par les autres, ce fils d’enseignants tente de gouverner, son pays malgré une opposition qui n’hésite pas à user le force et des appuis américains pour le chasser.

Qui croire ?

Tout d’abord, Hugo Chavez en se réclamant président d’une République qu’il nomme « bolivarienne », émet un vœu : celui de poursuivre l’œuvre du Grand « Libertador », Simon Bolivar en personne !

Il est clair que Hugo Chavez tente de libérer son pays de la voracité hégémonique du gouvernement américain. Celui-ci est très « gêné » par une telle politique, car le Venezuela couvre une partie non négligeable des besoins énergétiques de son Grand Voisin Nordique. Il ne faut pas oublier que le bassin de l’Orénoque représente un grenier pétrolifère important, s’il est sous exploité pour le moment, ses réserves dépassent celles des pays arabes. De là, à insinuer, que le gouvernement américain userait de son pouvoir et propagerait généreusement une opinion nuisible à la République bolivarienne du Venezuela… Oserait-on en arriver à diffuser une publicité délibérément attentatoire ? Washington murmure que le Président est un ex-rebelle, et que son « régime instable présente des risques pour la région » Mais Monsieur Chavez ne pense pas qu’il est un « ex » rebelle, il l’est toujours, et semble en être fier !

Au pays du pétrole le pêcheur est roi

Dans son pays, Hugo Chavez s’est mis, plusieurs fois, en danger, fiant son destin aux urnes. A chaque fois, le peuple a soutenu son Président bolivarien. Ses plans sociaux financés par le pétro-bolivar ont permis, par exemple, de créer des écoles pour accueillir gratuitement les enfants de toutes les classes sociales et de leur délivrer trois repas par jours.

Avant que Chavez n’accède au pouvoir, il existait peu ou pas de lois sociales protégeant les travailleurs. Aujourd’hui, il a instauré un salaire minimum (405 000 bolivars en 2005 ou 250 dollars par mois). Une cotisation systématique à la retraite et un mois de congés payés sont également de rigueur. Les patrons doivent aussi fournir les habits de travail et une prime de panier repas. Ces « avantages » sont légitimes, vu le niveau plancher des salaires des ouvriers. Chavez a également rendu obligatoire le paiement d’impôts pour les entreprises vénézuéliennes, les employés restent non-imposables. Le taux d’imposition s’élève à un peu moins de 22%. Il a légalisé la TVA qui est de 15%. Toutes ces mesures ont pour but de financer les infrastructures nécessaires à un meilleur fonctionnement du pays. La tâche est ardue dans un Etat qui compte 14% de chômeurs. Avant que ces mesures ne soient entérinées, le pays comptait exclusivement sur les revenus du Pétrole. Hors, la production de pétrole était entièrement dans les mains des USA, qui ne rétrocédait au Venezuela qu’une infime partie du bénéfice de l’industrie Pétrochimique, d’où la volonté de Chavez d’autonomie vis-à-vis de son trop puissant client.

Des pêcheur vendent du gasoil pour survivre

S’il tente d’enrayer la pauvreté de certaines classes sociales de son pays, H. Chavez est également très actif sur le plan international. Toujours à l’écoute des besoins des pays en voie de développement, il soigne ses appuis en Europe, en Chine, en Afrique du Sud, en Inde et sur le continent Sud-américain. La France a récemment conclu un accord qui permettra à Total de doubler sa production d’or noir au Venezuela.

Il est certain que ces nouveaux règlements ne plaisent pas à tout le monde. Les détracteurs de Chavez sont légion et n’hésitent pas à pointer du doigt les aberrations économiques et financières encore trop nombreuses. Dans son histoire récente (2002) Chavez a subi un putsch, qui s’il avait abouti aurait arrangé les affaires des grandes puissances boréales… Le Président bolivarien ne se prive d’ailleurs jamais d’étaler ses griefs à leur égard. Finalement, que penser de cet imbroglio politique où l’économie désigne le Venezuela à la vindicte internationale ?

Les intentions réelles de chacun semblent claires, et le Président bolivarien doit se méfier, car aux portes de son pays, les dictateurs en herbe attendent leur heure.

Quittons ces considérations qui nous dépassent…

Car je m’égare et je pars à l’assaut des descriptions des méandres de la société vénézuélienne. Nous n’étions pas partis, nous pauvres pions, autour de la planète pour démêler les enjeux du grand échiquier international ! Nous nous cantonnerons donc à déceler les trésors de chaque pays que nous visitons.

 

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