EN PRATIQUE

Iles Canaries

PETITE NOTE POUR LES MARINS DE PASSAGE

Météo, Mouillages etc…
Pas de mouillages aux Canaries !

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Avant d’arriver dans un archipel, nous n’avons pour référence que les instructions nautiques. Lorsque l’on quitte l’archipel on se dit : « ha si j’avais su ! » Nous tentons ici, de donner de l’avance aux prochains équipages.

Petite précision : l’équipage de l’Etoile de Lune n’est pas pro-marina.
Cela signifie que nous privilégions toujours le mouillage forain.
Nous abordions les Canaries dans cet état d’esprit.
De plus, lorsqu’on navigue vers les tropiques, le mythe des îles des Caraïbes travaille les équipages. Nous rêvons tous de mouillages forains.
Nous nous languissons de vents établis qui maintiennent indéfiniment le nez du bateau face au même secteur de la rose des vents.

canaries

Nous sommes arrivés comme des centaines de navigateurs aux Canaries en nous disant que nous allions visiter l’archipel en posant notre bateau de mouillage en mouillage et en vivant la belle aventure du forain. Nous oubliions un détail qui s’appelle « sub »…

Canaries sont soumises à un régime SUBtropical et non tropical. Car, si les Alizés portugais sont dominants, ce ne sont QUE les alizés portugais.

Ceux-ci dépendent essentiellement de la position de l’anticyclone des Açores. Si celui-ci est positionné dans sa zone de prédilection, pas de problème : les vents glissent le long de ses flancs et fabriquent du nord-est. Dans ces conditions, quelques mouillages sont praticables dans l’archipel. Mais, il faut garder à l’esprit qu’une dépression passant un peu plus au sud que d’habitude vous délogera rapidement.

Les dépressions viennent régulièrement chatouiller l’archipel dès le mois d’octobre, et sont de plus en plus fréquentes en abordant le mois de novembre. Elles apportent en général un vent de sud à sud-ouest, une houle formée de nord-ouest et des vagues de secteur sud. Ceci rend, on l’a deviné, la plupart des mouillages totalement impraticables.

Notre expérience :
Graciosa (voir article sur Graciosa)

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Le mouillage de Graciosa est réputé par les marins de passage et les insulaires comme LE mouillage LE plus sûr des Canaries. Cela dit, nous en avons été chassés par 65 nœuds de vent d’est. Ils nomment cela Calima.

En une nuit, plusieurs bateaux ont été jetés sur le rivage, d’autres voiliers ont eu des dégâts tels qu’une sortie de l’eau a été obligatoire afin de réparer. L’Etoile de lune, quant à elle, en garde un souvenir cuisant.

L’effet Calima est prévisible. Les alizés se calment. Le vent devient nul. La température monte et le ciel se charge de sable. L’atmosphère est vraiment glauque. Un anticyclone s’installe sur le Sahara, Calima arrive.

Une conséquence aggravante à Graciosa est la montagne de la Corona. Même si le vent d’est ne souffle pas à plus de 30 nœuds, le vent dévale les pentes de la montagne, il accélère et s’abat avec force sur le mouillage.

Sur Lanzarote

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Quelques bateaux ont logé sur corps mort à Naos. Sauf par vent de SW, ils en sont en général contents.

Au Sud de Lanzarote

Les mouillages de Playa blanca et de Papagayo sont rouleurs quel que soit le type de temps. La houle fait le tour des pointes et vient à bout des nerfs des équipages les plus aguerris.

Ténérife

Il y a un plan de mouillage qui consisterait à mouiller au SW de l’île quand les alizés soufflent et à aller dans le mouillage du nord quand une dépression arrive.

C’est un leurre que de croire qu’une telle stratégie peut marcher.

Les mouillages du nord sont toujours agités.

Quant au SW, vous y serez logés devant ce qu’il y a de plus laid à Ténérife. Et je ne suis même pas certaine que ce soit abrité.

Las Galletas

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On lit partout que l’on peut mouiller à Las Galletas.

Laissez-moi vous conter l’histoire de Mangaïa. Faisant confiance aux instructions nautiques, il y est allé, par vent de NE établi. Le mouillage lui est apparu relativement sain. Pourtant, le petit port de pêche est beaucoup plus petit que ce que les photos des instructions nautiques laissent croire. De plus, derrière la digue, les bateaux locaux occupent pratiquement tout le port. À tel point que si le vent vient à souffler de secteur sud (est ou ouest), il est impossible d’éviter. Donc, il faut s’amarrer à l’arrière. Notre copain Mangaïa s’est ainsi retrouvé amarré à 4 ancres par l’arrière et à un corps mort par l’avant. Résistant à 40 nœuds de vent pendant 3 jours !

Tout se serait bien passé si un bateau, dont je tairai le nom ici, n’avait voulu forcer le passage. Un ketch de 17 mètres en acier, est venu s’amarrer aux quatre coins sur les corps morts des locaux. Vous vous souvenez de « La Sardine » à Marseille ? Hé bien ce ketch là, a bouché le port de Las Galletas ! Il ne s’y est pas fait que des amis, croyez-moi !

Conclusion Il est possible de loger en mouillage forain aux Canaries. Tout est toujours possible, cela dépend de votre degré de résistance aux éléments. Mais, (et ceci n’engage que l’équipage de l’Etoile de Lune), il est plus raisonnable de prévoir un budget « Marina » dans ces latitudes.

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Évitez le courrier !!!

Si vous le pouvez, évitez de vous faire envoyer un colis sur les Canaries. Tous les équipages en attente de colis venant de leur pays d’origine sont repartis des Canaries avec des cheveux en moins.

Chronos post, Colissimo, UPS, Fed EX, recommandé… pas un n’est arrivé dans les temps.

Nous avons attendu un chrono poste qui devait arriver en 4 jours, pendant plus de 2 mois et demi. Il est arrivé dans ces délais à Lanzarote alors que nous étions déjà à Ténérife. Le paquet a fini par nous arriver à la voile, à bord du bateau d’un ami ! Un colis envoyé par UPS a mis, depuis Paris, 45 jours.

Nos voisins Suisses commencent à penser qu’ils partiront sans les vélos tant attendus. Un autre équipage attend encore (nous sommes mi-novembre) les livres de cours de leur garçon qui suit le CNED depuis début septembre...

Si votre colis arrive sur Ténérife, vous devrez en prime payer le voyage du paquet sur l’île. Nos amis du Cers ont dû payer 40 euros pour réceptionner leur paquet dont l’envoi avait déjà coûté 50 euros à l’expéditeur. Justification : ce sont les frais de transport depuis l’aéroport jusqu’à Santa Cruz.

Pour plus de détails voir notre expérience dans « le prix du bonheur »