D'île en île, au Vanuatu, nous trouvons sur les plages des petites pirogues construites d'un seul tenant. La coque demande un tronc entier d'arbre évidé. Elle ressemble aux barques que nous trouvions chez les Indiens Kuna. Les Ni-Vans et les Indiens Kuna n'ont aucune parenté généalogique ou ethnologique et pourtant... Leur travail est identique, à ceci prêt que les Ni-vans ont ajouté à leur barque un balancier-flotteur. Sand doute parce que la barque seule sur l'océan Pacifique chavirerait immanquablement dans la houle. Sans doute, parce que les Indiens Kuna bénéficient dans l'archipel des San Blas d'une mer plus clémente...
Au Vanuatu la pirogue se montre dans son plus simple appareil, outre le balancier, maintenu à la coque principale par des fibres végétales, une pagaie fait le reste de l'armement. Celle-ci sert également de gouvernail. J'ai rarement vu des pirogues à voiles. Les Ni-vans, qui pourtant sont arrivés par la mer, craignent le grand large et ne s'éloignent guère de leurs côtes.
Les pirogues sont maniées par les hommes, autant que par les femmes. La pêche se pratique en solitaire ou en couple, voire en famille... On trouve peu d'embarcations modernes en aluminium ou en vibre de verre avec moteur hors-bord. Elles existent pour le transport des voyageurs interîles au sud de Santo, ou dans le nord de Efate. Elles servent en général d'omnibus maritime et leur prix est souvent dérisoire au vu d'un étranger (200 vatus la place, soit 1.5 euros)
Je ne sais pourquoi, les pirogues me fascinent. Sans doute est-ce le symbole du rapport de force entre l’élément impitoyable océanique et l'équilibre incertain bravé par les hommes. En tout cas, lorsque j'en vois, je ne peux m'empêcher de les photographier.
Vous aurez donc droit à une série de clichés sur les pirogues du Vanuatu...