Message 65 – écrit en octobre 2007
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Nombre d'inscrits à la lettre du mois : 545
Zone de navigation : Aves, archipel du Venezuela

Un jardin de dauphins
Aux portes d'un asile de fous

"Celui qui cueille une fleur dérange une étoile" Poème anglais


Résumé du message

Au bout de 47 jours passés au sein des Roques, nous partons à 35 milles à l'est vers Los Islas de Aves, littéralement les îles aux oiseaux. Jamais archipel ne portera mieux son nom. Nous sommes au coeur de l'asile des fous à pattes rouges. Une famille de plus d'un millier d'individus règne sur la mangrove. Si les fous à pattes rouges sont innombrables, on trouve aux Aves d'autres espèces d'oiseaux. Outre les hirondelles et les pélicans on peut observer de nombreuses espèces de sternes ainsi qu'une panoplie presque illimitée d'échassiers de rivages de toutes tailles : hérons goliath, hérons verts et grands hérons ainsi que des bécasseaux dont les chevaliers gambettes, les chevaliers criards et autres pluviers... Dans cette nature simple et généreuse, loin du monde des hommes, nous avons la chance d'être admis au jardin des dauphins. Ils nous acceptent parmi eux pour une baignade inoubliable. Vous l'avez compris, nous passons un séjour au coeur d'îles et d'îlots inhabités protégés de barrières de corail où il fait bon vivre, où personne ne vient jamais, sauf quelques navigateurs amoureux de grands espaces et de nature à l'état sauvage.
Comment vous dire? Les scientifiques se sont penchés récemment sur la localisation du paradis terrestre. Ont-ils cherché du côté des Aves?

En plus de ce message nous vous proposons une fiche pratique et une animation sur les Aves : xxx

En fin de message vous trouverez :
L'astuce du mois : Moyens de communication à bord (Iridium ou BLU) et un grand coup de chapeau au Réseau du Capitaine.
La photo du mois : Chorégraphie aérienne orchestrée par le Béjart des Aves : Maître Pélican


Bonjour,

Avertissement : il faut interdire la lecture de ce mail aux envieux et aux jaloux !
Quoique... Je me demande si le paradis a une couleur universelle. Chaque être de cette planète attribue-t-il la même connotation à ce mot magique ? Sans doute que non ! Chacun porte en soi une version du Paradis. Le rêve d'idéal est le siège d'une alchimie subjective et secrète. Ce qui sera pour nous l'endroit idéal, sera peut-être pour un citadin convaincu, l'enfer par excellence.

Imaginez-vous qu'aux Aves, la seule civilisation qui existe, soit celle que nous embarquons sur nos bateaux? Cela dit, c'est quand même cette civilisation embarquée qui nous réveille aux aurores chaque jour ! Il ne faut pas croire que nous nous laissons bercer dans une dilettante éhontée. Nous n'avons pas droit aux grasses matinées et encore moins au dimanche. (C'est qu'on s'en plaindrait presque !)

À vrai dire, nous nous réveillons tôt, juste au moment où toutes les étoiles s'éteignent, avant six heures. Puis, très vite, sonne l'heure du rituel de L'Étoile de Lune. Vous imaginez, ce luxe suprême ? Au paradis, loin de tout, nous communiquons avec la Terre ! Il nous suffit pour cela d'allumer la BLU ! Chaque matin, nous conversons avec Le Réseau du Capitaine. Alors que nous sommes seuls au bout du monde, des voix fiables et ponctuelles nous permettent de vivre toutes les composantes de l'évasion sans souffrir des affres de l'éloignement. Une vraie performance ! Les animateurs de ce réseau ont le don de créer une atmosphère de franche camaraderie. Après cette moisson de bonne humeur, nous pouvons entamer notre journée du bon pied !

Ainsi, plein d'entrain un matin du mois de septembre mon capitaine décide de partir à la pêche. Il part certain de me rapporter très vite un gros poisson. Le Cap, vaillant, sort son fusil pour la première fois de sa vie. Pour assurer il prend aussi son crochet, on n'est jamais trop prudent ! On ne sait jamais que la bête qu'il trouve, soit une championne de marathon subaquatique... À peine parti, j'entends Dom vociférer tant qu'il peut ! Je dresse la tête hors du cockpit et je vois mon capitaine encerclé d' une troupe de dauphins. Avec l'annexe, il rabat la famille au complet vers le bateau. Je monte à bord de l'annexe et par réflexe j'embarque l'appareil photo. Et là, c'est la curée de clichés ! Les dauphins surfent devant l'annexe, comme pour faire la course. On entend battre leur nageoire sur le plancher de l'annexe. Les dauphins m'éclaboussent et l'appareil photo aussi... Il y a du clapot et pour ne pas perdre notre bel appareil qui n'a rien d'aquatique, nous rentrons au bateau pour l'y déposer. Nous pensons que le jeu avec les dauphins est fini et nous revenons chacun à nos occupations. Dom repart pêcher et je reste à observer l'horizon. Très rapidement, je revois une dizaine d'ailerons. Les dauphins sont là, pas loin. J'enfourche mon kayak et me voici au milieu d'eux. Ils sautent, font des cabrioles, j'en vois dessus, dessous, partout... Ils font des bulles et respirent tout à côté de moi.

J'ai la sensation qu'ils adaptent leur vitesse pour ne pas trop s'éloigner de moi. Je me doute qu'en un battement de nageoire, ils me sèmeraient s'ils le désiraient. Le jeu dure si longtemps que dom revient de la pêche. Sur le chemin du retour, il me récupère dans l'annexe. Mais il ne peut résister à l'appel des sirènes et il se jette à l'eau. Là, il est au milieu d'eux, il les entend et il me dit : "c'est génial, il faut que tu y ailles, toi aussi".

Je mets, mon masque, mon tuba et UNE palme. Hé oui, j'en ai perdu une aux Roques ! Je plonge. Et là... c'est le BONHEUR, tout en majuscules !

Ils sont quatre, un de taille moyenne et trois gros. Puis, trois autres dauphins viennent à moi. Ils tournent comme au manège. Ils ne sont pas très rapides, j'ai le temps de les détailler. Ce sont des dauphins communs (Delphinus Delphis). Je les entends clairement, c'est un bruit incessant, aigu. Ils sifflent et crient.

Pourquoi ai-je la sensation qu'un courant passe? Je croise leur regard. Je perçois leur sourire, un peu de malice dans l'oeil. Ils sont magnifiques ! Agiles, ils tournent sans cesse autour de moi. Ils restent dans un périmètre d'un mètre cinquante, pas plus. Ils nagent en surface entre deux eaux. Parfois, ils me lancent une oeillade et pointe le nez vers le bas. Je pense qu'ils aimeraient que je plonge aussi. Mais je descends mal, pauvre handicapée de la palme que je suis. Alors ils s'arrêtent à hauteur de ma palme et tournent là avant de remonter pour me rejoindre. Que d'oeillades, que d'invitations... Je n'ai pas assez d'yeux pour tout enregistrer. C'est exceptionnel, attendrissant, fort et troublant!

Ce spectacle grandeur nature a commencé à 9 H 30 au matin, et nous ne sommes rentrés au bateau qu'à 12 H 40. Pendant tout ce temps, baignade, kayak, course annexe en leur compagnie. Je ne sais pas si les dauphins se sont amusés, mais nous nous sommes régalés!!! Nous étions absolument seuls avec eux. Deux autres équipages ont vécu cette expérience : Albert, Martial et Rose étaient un mois plus tôt au même endroit et ils ont également nagé avec les dauphins. Merci à eux de nous avoir ouvert leur album photo sous-marin.

Après cette formidable matinée de "delphinades", nous passons les jours suivants à observer l'horizon. Les dauphins reviennent, une semaine plus tard, mais ce jour-là nous ne sommes plus le seul bateau au mouillage et ils nous indiquent clairement qu'ils ne sont plus disposés à jouer. Pour nous consoler, un pélican vient nous rendre visite sur la plage arrière du bateau. Ce jeune pélican s'incruste et reste toute l'après-midi avec nous. Il est sans doute intrigué par les activités de mon capitaine. Dom scultpe une planche en bois à l'effigie de notre Étoile car, il a entrepris de laisser la trace du passage de notre Étoile aux Aves. Il y a sur Isla Sur ce que nommons entre amis marins, le "monument des noms de bateaux". Une sorte d'édifice circulaire est façonné au gré de l'imagination et des escales des marins de passage. Chacun apporte sa pierre, son bout de bois ou son bambou gravés aux initiales de l'équipage et au nom du bateau. C'est un endroit très émouvant, où l'on retrouve la trace de bateaux amis : Mangaia, Pyrene, MayaV, Captaine Punch, Corto, Gunilla, Océanne... Lorsque, à notre tour, nous apportons notre contribution à l'édifice, nos amis des bateaux Takari et Maggaé sont avec nous. Nous décidons d'unir nos créations pour que face aux embruns de la Caraïbe, il reste un témoignage de nos moments d'amitié partagés dans les mers du Sud.

Le soir venu, une hirondelle s'installe dans notre cockpit. Idée lumineuse ! Elle se pose dans la descente vers le carré, encombrant de sa frêle silhouette le passage. Nous nous refusons à l'en chasser, elle paraît si exténuée. Pauvre petite ! Elle nous laisse passer et l'enjamber sans bouger, sans montrer la moindre peur à notre égard. Nous poursuivons donc notre soirée en compagnie de la chère petite hirondelle. À vrai dire, cette nuit-là, nous avons l'étrange sensation de ne pas habiter chez nous.

À présent que Monsieur pélican et mademoiselle l'hirondelle ont quitté l'arche de L'Étoile, nous dévions notre centre d'intérêt sur l'asile de fous d'à côté.

L'île au sud des Aves est tapissée d'une mangrove en arc de cercle. On y trouve des variétés intéressantes de palétuviers rouges, noirs et jaunes. Ces deux dernières espèces sont de grands arbres atteignant plus de 20 mètres de hauteur. Dans les branchages, répartis entre un mètre au-dessus du niveau de la mer et la cime des arbres plus d'un millier de fous à pattes rouges nichent. Au début de notre séjour, nous les voyons se lancer dans des gestuelles de parades amoureuses à n'en plus finir. Quelques jours plus tard, nous remarquons qu'ils ont conclu de belles unions et ils construisent activement leur nid. Très vite nous voyons les couples se relayer et couver un oeuf entre leurs pattes rouges. Nous restons pantois et dubitatifs quant à leur plumage. Qui est qui ? Telle est la question qui réveille notre perplexité. Nous tergiversons à l'envi sur l'apparence des fous selon leur sexe, selon leur âge... Qu'est-ce qui peut engendrer une telle variété de livrées ?

Chaque jour nous nous rendons dans la mangrove, en kayak ou en annexe. Ils sont tolérants et nous laissent les observer tranquillement. Nous découvrons que les bébés naissent gris terne et presque nus. Puis très vite ils deviennent blancs, leurs plumes duveteuses les font ressembler à une peluche adorable. Pendant leur adolescence et jusqu'à l'âge de trois ans, ils sont bruns au bec noir et leurs pattes sont couleur crème. Les adultes ont deux robes totalement différentes selon la phase de mue dans laquelle ils se trouvent. Les jeunes adultes ont le dos brun, le coup est couleur café au lait, le dessous de queue est blanc, le bec bleu avec des fossettes roses et les pieds rouges. Les adultes accomplis sont tout blanc, ils ont le bout des ailes noir, le bec et les pattes sont identiques aux jeunes adultes précités, le dessus de la tête a une teinte légèrement crème (ils ont des airs de ressemblance avec les fous du cap). Pour vous y retrouver, nous vous avons préparé un article complet sur les fous ainsi qu'un album photo.

Sur, l'île toute proche d'Isla Oeste, les pélicans, sans doute encouragés par la frénésie reproductive de leurs cousins fous se sont mis à nicher eux aussi. Leurs bébés naissent également tout blanc. Ces enfants là, n'ont rien de la peluche toute ronde et douillette des fous. Ils sont tout dégingandés, comme gênés de leur long bec qui dépasse du nid. Et puis, si les parents pélicans sont d'une grande discrétion et n'émettent jamais aucun son, c'est que dans leur prime jeunesse ils se sont exprimés pour tout le restant de leur vie! Bon Dieu que c'est bruyant que ces bébés-là ! Ils piaillent sans arrêt. Nuit et jour... Mais les parents, stoïques, veillent leur chère progéniture. Dès qu'elle s'envole du nid, elle redevient sage. Et là, ils nous donnent l'occasion d'assister à une leçon de pêche. Non loin de nous, à quelques mètres, ils sont trois, un jeune et deux adultes. Ils se lancent dans un ballet étrange et répétitif. Ils s'envolent ensemble et montent à 6 ou 10 mètres. Puis, ils s'abattent sur l'eau au même moment. Les deux adultes ceinturent le jeune. Ils décollent à nouveau et refondent sur l'eau...Ces figures de style maintes fois répétées assurent une synchronie parfaite. Un spectacle inouï sans entracte ! Papa et Maman Pélican apprennent à leur cher enfant à se débrouiller seul. Des parents extraordinaires ! Tout se fait par mimétisme ! Pas un bruit, pas un éclat de voix, un apprentissage en douceur, une leçon de la vie répétée chaque jour et jusqu'à ce que le juvénile se brouille seul.

Le temps passe vite, déjà 45 jours que nous passons nos journées en compagnie de la faune des Aves. Un soir, alors que l'ouest nous appelle, nous découvrons quatre traces de tortues venues pondre pendant la nuit. Je vous avoue que l'idée de voir naître les tortues nous a titillés.
Qu'est-ce qui nous empêche de rester 90 jours afin de voir les bébés tortues sortir du sable?

Pour tout vous avouer, nous allons commencer à manquer de vivres. Les dernières courses remontent au 7 juillet soit 110 jours sans voir le moindre super marché. Je vous avoue que sans les "ravitaillements en vol" effectués par nos amis Guy et Sylvie du bateau Takari, Satiago et Carmen du bateau Sangria et de l'équipage de Maggaé, avec à son bord Agnès et Gérard, nous aurions depuis longtemps attaqué les cuirs du bord! Merci à vous d'être venus les bras chargés de fruits et légumes. Sans vous, nous n’aurions sans doute pas tenu si longtemps au paradis.

Amitiés marines
Nat et Dom de L'Étoile de Lune


L'astuce du mois


Tableau de bord d'un animateur du "Réseau du capitaine"

Les moyens de communication à bord : IRIDIUM ou BLU ?

Lorsqu'on équipe un bateau en partance pour un tour du monde, on détermine parfois mal ce qui sera accessoire de ce qui deviendra essentiel. Vous me direz que sur un bateau, ce qui est capital est une bonne coque, des voiles correctes,un moteur en état de marche. Et vogue la galère, on a tout ce qu'il faut pour larguer les amarres ! Là, on touche de près l'essence de l'essentiel, on dirait même qu'on frise le dénuement !

Au fur et à mesure du voyage, le marin est confronté à ses besoins journaliers. En matière de communication, par exemple, nous avions choisi d'installer l'iridium à bord. Le raisonnement avait été le suivant : c'est une technologie nouvelle certes, mais elle va être amenée à se développer. Nous avons la possibilité d'envoyer des mails via la voie satellitaire. Ce système fonctionne partout sur la planète. De plus, cela se révèle être un vrai téléphone en cas d'urgences. Et puis, il y a ce système de SMS gratuits. N'importe qui disposant d'Internet à terre, peut envoyer sur l'iridium un SMS, la réception et l'envoi de celui-ci sont gratuits et se font en temps réel, à condition que le téléphone soit allumé bien entendu...

Dès les premières escales nous nous rendons compte des limites de ce système. Les communications sont en réalité de qualité médiocre, la voix est hachée, le signal est parfois trop faible pour poursuivre une conversation d'office limitée par le coût qu'elle génère. Le coût d'un appel sur téléphone fixe ou pour tout envoi de mail, est d'un peu moins d'un dollar cinquante la minute. Je ne parle pas d'appels sur un téléphone portable (terrien) là c'est carrément exorbitant!

En ce qui concerne l'échange de mails et lorsque le signal est faible, on a les yeux rivés sur le décompte des minutes qui paraissent parfois interminables. On finit par avoir les prunelles qui se transforment en dollars et tel l'oncle Picsou on stresse devant la machine à compter... De plus, il faut savoir que si vous êtes maître de ce que vous envoyez, vous ne l'êtes pas toujours de ce que vous recevez. Un jour, un ami s'est trompé d'adresse, il nous a envoyé des photos de sa nouvelle maison. Impossible de charger la photo et du coup nous bloquions les autres correspondants également. Seule solution aller dans un cyber pour débloquer la situation, et envoyer une missive de réprimande au distrait ! (Temps moyen de connexion pour une correspondance extrêmement spartiate avec les proches 5 minutes par jour. Soit un coût global pour un an 2737 dollars)

Au bout de deux ans sur l'eau nous nous rendions compte en discutant avec les autres équipages que nous nous étions privés d'un merveilleux outil : la BLU.

Nat la "Pitaine"La BLU a réellement changé la vie du bord. Le capitaine a passé avec succès sa licence de radio amateur. Une fois ce brevet en poche et l'attribution de son indicatif, nous rentrions de plain-pied dans le monde des radios-amateurs. L'indicatif permet de recevoir une adresse de messagerie. Il suffit d'une BLU, d'un modem, d'un ordinateur et d'un logiciel de compression (Pactor) pour rester en liaison avec le monde entier. Nous vous précisons que le Pactor 3 a d'excellents rendements, on a pu comparer les qualités de celui-ci avec ses anciennes versions et il n'y a pas photo! Autre précision, via le réseau Winlink, un utilisateur bénéficie d'une demi-heure de connexion par station. Ce qui laisse une marge de manoeuvre beaucoup plus grande que via l'opérateur Sailmail qui ne permet que dix minutes de connexion par jour. En outre, Winlink est totalement gratuit pour ses utilisateurs alors que Sailmail coûte 250 dollars par an. Aujourd'hui, nous pouvons dire que nous maintenons un vrai lien avec famille et amis. Nous bénéficions d'une totale liberté de correspondance par mails.

La BLU n'est pas seulement une machine à transmettre des mails, elle est d'abord et avant tout un outil de communication vocale. Des fréquences sont allouées aux marins pour communiquer entre eux. C'est un luxe inestimable que de parler à un correspondant lors de longues traversées océaniques. Il y a aussi des canaux d'urgence, tels le 2182KHZ où une écoute permanente permet de localiser les bateaux qui émettent lors d'une fortune de mer.

André VA2AFEt puis surtout, il y a Le Réseau du Capitaine, une association fondée par Jean-Pierre Dery. Monsieur Dery a disparu en 2001. Cependant, une équipe de bénévoles a pris la relève, elle anime tous les matins, et ce depuis 15 ans, la fréquence du 14118 KHZ depuis Montréal au Québec.Pierre VE2VO Dès 11UTC, l'été ou dès 12 UTC l'hiver, Nycole, André, Pierre, Jean-Yves, Roger, sont à l'écoute des marins de tout horizon 7 jours sur 7. Ils sont relayés sur la France par Jean-Claude qui est basé à Arcachon et sur les Antilles par Raymond qui est en Martinique.

Les animateurs répertorient les positions GPS des marins et s'enquièrent du bien-être de l'équipage en navigation. Outre l'aspect convivial, que dire de l'aspect sécuritaire ? Il est énorme ! Chaque matin à 7H45, les marins ont droit à leur météo personnalisée. Nycole, Jean-Yves et Pierre donnent des bulletins précis aux navigateurs en partance pour leur prochaine escale. Ceci contribue grandement à la sérénité du bord. Il n'est plus besoin de passer de longues heures dans l'interprétation des cartes météo.

Jean-Yves VE2NOROutre cette aide précieuse et quotidienne, ils permettent de réduire au maximum les aspects parfois difficiles de l'éloignement qui caractérisent nos vies de marins. Tous les matins, les marins peuvent compter sur le Réseau du Capitaine, pour échanger des informations de tout ordre ou pour relayer des messages aux proches restés à terre. Lors de problèmes techniques à bord, les animateurs fouilleront dans leurs bases de données pour trouver une solution rapide et efficace. Nycole VA2KOUToute question qui peut naître à bord d'un bateau va trouver sa réponse au sein de l'équipe.

Outre les aspects du bord qui sont évoqués, Roger nous donne rendez-vous à 8 H avec une chronique qui nous informe sur l'actualité internationale. Il suffit de quelques mois de vie sur l'eau pour ne plus être au courant de rien du tout. La chronique de Roger permet aux marins de rester au faite de l'actualité.

Il faut également savoir qu'André a mis au point un système de relais via Internet, ce qui fait que les parents et les amis restés au pays peuvent nous écouter et avoir des nouvelles au quotidien de tout l'équipage !

Jean Pierre Dery définissait le rôle du réseau par ces mots : "Le réseau c'est accompagner une âme solitaire en mer par le timbre de sa voix, lui dessiner un visage par ses intonations, lui donner une nationalité par son accent et s'en faire un ami à jamais par la vibration et la tonalité de ses mots."

Chaque matin c'est un moment d'amitié qui se relaye au travers des ondes d'un bout à l'autre de la planète. Un grand coup de chapeau donc à toute l'équipe du Réseau du Capitaine. Les écouter c'est la meilleure façon d'amorcer une journée de marin!

Pour écouter le réseau via Internet référez-vous au site Internet du Réseau du Capitaine :
http://lereseauducapitaine.qc.ca

Adresse courriel du Réseau du Capitaine :
capitaine@lereseauducapitaine.qc.ca


La photo du mois

Chorégraphie aérienne orchestrée par le Béjart des Aves : Maître Pélican


Texte écrit par Nathalie Cathala et mis en page par Dominique Cathala en octobre 2007 - Tous droits réservés
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