POLYNESIE : Maupiti

MAUPITI : La dangereuse passe en S

Maupiti : Vue d'ensemble

Depuis les motus. Calme et tranquilité

Maupiti... Tu nous éblouis

Depuis les hauteurs. Falaise et lagon

Autour de l'île

Plage et cocotiers

La passe : Seule entrée du lagon

Lagon enflammé


























Mauruuru Maitai
............... e Nana


(Merci pour tout et au revoir...)



Lettre d'escale 100– écrit en avril 2012
Nombres de milles parcourus : 19 240 milles
Nombre de visiteurs sur le site : 785 000
Nombre de personnes inscrites à la lettre : 1133
Récit : Huahine, Maupiti et départ de Polynésie



Fin de journée sur Maupiti

"Plus on connaît ces gens, plus on les aime"
James Cook à propos des Polynésiens en 1773


PROGRAMME DE NAVIGATION

Départ prévu de Polynésie vers le 1 mai. Direction Wallis (environ 1500 milles nautiques) puis direction les Vanuatu (920 milles nautiques).


Sur le Blog : www.etoiledelune.fr/blog

Au large, nous pouvons, grâce aux satellites, vous donner des nouvelles quotidiennes du bord et de notre progression.


Sur Facebook :
http://www.facebook.com/levoyagedeletoiledelune
Beaucoup de photos et de commentaires sur Face Book, du partage pour un plaisir pur !


Sur notre site internet : http://www.etoiledelune.net

Plusieurs nouveaux albums photo :

Huahine :diaporama

Sélection parmi 1000 clichés de fleurs :diaporama

Sous-marines 1 et 2 :

Fonds marins 1/2

Fonds marins 2/2


EN FIN DE MESSAGE :

La photo du mois : Une vie de chien sous les Tropiques...



En route pour de nouveaux horizons

Résumé


Après le chantier, nous partons pour une nuit de navigation vers Huahine. En route, nous retrouvons notre Etoile, fringante, elle caracole sur l'océan Pacifique. Malgré un vent très léger, les voiles nous suffisent pour atteindre cette île qui s'est toujours refusée à nous.
Va-t-elle enfin s'ouvrir ?
Repus de nouvelles images, une petite pause dans l'un de mes coins préférés de Polynésie, et nous repartons vers une nouvelle découverte : Maupiti !
Ah Maupiti ! Sans cette île, notre image de la Polynésie aurait été bien incomplète !
Puis ce sont les grands « au revoir », le cœur serré, l'âme en peine, les yeux pleins de larmes se tournent vers l'ouest.


Nous filons vers de nouvelles aventures et l'horizon bleu nettoiera notre chagrin, pour attiser de nouvelles curiosités.



Bonjour,


Un bureau idéal...

Chers amis, nous avons choisi de vous écrire cette centième lettre d'escale depuis l'Arcadie de la Polynésie. Pour l'occasion de ce centenaire qui, si vous accumuliez toutes les lettres d'escale, constituerait le point d'orgue d'un livre de 600 pages, nous avons quitté notre cockpit. Hé, non, je ne vous écris pas depuis « mon bureau flottant » qui a vu tant de mots s'aligner pour vous décrire notre belle Planète. Je suis sur la petite plage du Motu Tiapa'a qui marque avec son jumeau Pitiahe, la passe du lagon de Maupiti. Je suis installée à l'ombre de ce que l'on nomme ici un « faux tabac », arbre en forme de parasol, aux feuilles qui ressemblent étrangement au tabac. Un alizé léger empêche les moustiques de flirter avec mes mollets. Je suis donc assise, sur la terre ferme, à une table, fichée dans le sable blanc, tandis que Dom repose à l'ombre dans un « hamac moderne ». Face à nous, le lagon, ses couleurs étincelantes, la barrière de corail où se fracassent des petites vagues, qui pourtant font éclater l'écume dans un ronronnement perpétuel. Au-delà de l'horizon bleu outremer, le mamelon de Bora.


J'avoue avoir du mal à me concentrer. Entre le petit « Aito », chiot de 3 mois qui joue avec mes orteils, et la vue sur l'horizon dont je ne me lasserai jamais, mon esprit vagabonde, mes doigts se relèvent du clavier au rythme où mon regard musarde.


HUAHINE l'authentique...

Depuis que nous croisons dans l'Eden du Pacifique je cherche des synonymes au mot paradis, car à force de vous l'écrire, vous allez croire que je radote. Ce mythe polynésien, celui que nous pensons n'exister que sur cartes postales, existe, vous le savez, au travers de mes récits. Plusieurs fois déjà, nous pensions avoir trouvé les sommets du Nirvana, à Raiatea, Taha'a, Ahé et sur toutes les sœurs de ces îles qui ont tatoué notre âme. Mais, j'ai dû me rendre à l'évidence, lors de notre dernière escale dans l'archipel : à l'acmé des Paradis sur terre, Maupiti est élue Présidente de la République des Beautés suprêmes et de la Douceur de vivre !


Est-il possible qu'il en soit des affinités d'îles comme il en est entre les hommes ?
Je pense que oui.


Le lagon intérieur de Huahine

Souvent nos amis nous ont poussés vers Huahine. Elle est dans le cœur de bien des visiteurs, l'île chérie, la plus belle, la plus sauvage, la plus authentique. J'avoue ne pas partager ce point de vue. Les îles « sauvages » restent à mon sens, les Marquises, éloignées de tout, elles ont l'écorce dure, mais le cœur généreux. Et quant à l'authenticité, toutes les îles de l'archipel ont su, chacune selon leurs valeurs, préserver leur authenticité. Même Tahiti, tant décriée, entretient une fidélité à tout ce qu'elle a toujours voulu protéger. Les habitants de sa presqu'île restent, eux aussi, « authentiques ». De Paea à Teahupoo, de Te Pari à Mahina, les habitants ont, en dehors de leur ville phare, ce même allant pour les choses essentielles de la vie qu'ailleurs, sur les îles plus retirées.


Mais nous avons quitté Tahiti. Par une belle météo, un ciel limpide et un Pacifique serein. Notre Etoile brille des mille feux de sa nouvelle robe. En une nuit, nous rallions celle qui s'est toujours refusée à nous, Huahine. De coup de mara'amu, en rendez-vous imposés ailleurs, de crises d'incendies en retrouvailles ratées, jamais nous n'avons pu visiter correctement Huahine. A la sortie du chantier, nous étions bien décidés de louer une voiture et d'en faire le tour, de découvrir cette âme qui a charmé tant de nos amis. Alors qu'au large le soleil brillait, notre séjour se passe sous un ciel mitigé, et la jeune personne que nous avions contactée pour réserver la voiture nous a oubliés.


A cœur vaillant rien d'impossible !
Nous visiterons Huahine !


Marae et pièges à poissons

Le temps « normand », crachin, plafond bas, auréolent nos premières découvertes que sont les marae de Maeva et les pièges à poissons du lac de Fauna Nui. Le temps gris donne aux abris des pêcheurs des avant-goûts d'Asie. Les toits de palmes se reflètent sur le miroir marron du lac, une petite fille pêche depuis les murets de pierres qui aiguillent les poissons dans les labyrinthes d'où ils ne sortiront que pour nourrir les familles du village.


Est-ce la couleur du ciel, ou Huahine est vraiment très différente de ses sœurs ? On entend ci et là les touristes dire : « on en fait vite le tour ». Pourtant, elle est plus grande que Bora et Maupiti. Huahine s'endort-elle ou ne s'est-elle jamais réveillée ? Sans doute a-t-elle défini sa propre notion du temps. La crise frappe, les pensions ferment, certains restaurants n'offrent le repas qu'à condition d'avoir réservé la veille en spécifiant les plats qui seront dégustés, les loueurs de voitures oublient leurs clients sur le quai, le marché de fruits et légumes n'est plus actif chaque matin... Huahine s'endort, elle se laisse bercer par la crise. Elle frappe, elle est là, sournoise, mais les habitants, flegmatiques, fatalistes sourient et disent « iaorana » comme si rien jamais n'arriverait à entacher cette générosité qu'ils cultivent au quotidien.


Enfants de Huahine

Huahine se distingue de ses sœurs, car elle est l'une des rares îles de la Société où l'on a la sensation de pénétrer les terres. Toutes les autres îles se visitent par une voie qui circule le long de la côte, au ras du lagon, parfois une côte permet un point de vue, un belvédère s'échappe de l'axe principal, mais les routes des îles donnent rarement l'impression de pénétrer les vallées. A Huahine, lorsque nous nous aventurons vers la rivière des anguilles sacrées, nous sommes au cœur d'une vallée, dans un village fangeux, sans plus voir la mer. Puis la route grimpe dans la forêt épaisse, qui laisse par endroits des panoramas à peine dégagés sur les fjords jumeaux qui séparent Huahine Nui de Huahine Iti. Deux îles partagent le même lagon, la « grande » (Nui) au Nord, et la petite (Iti) au sud. Elles sont reliées par un pont qui révèle le paysage atypique d'un plan d'eau gris bleu encastré dans un cirque de volcans érodés aux formes suggestives qui ont inspiré les légendes les plus triviales du panthéon maohi.


Au-delà de ce cœur vert, Huahine Iti a le pouvoir d'arrêter les aiguilles de l’horloge et de réveiller le soleil. Les nuages s'effacent et découvrent le lagon de Parea. Ses couleurs tentent de faire oublier ses collines. Elles ont souffert de l'incendie de septembre dernier qui a failli nous transformer en « poulets boucanés » sur le pont de notre Etoile. A la tombée de la nuit, les oiseaux ont repris le contrôle des falaises, occupant de leurs nids chaque cavité. Ils chantent, ils gazouillent, c'est sûr, bientôt les arbres roussis auront eux-mêmes pardonné aux inconscients !


Au jardin de corail

Malgré le retard accumulé au chantier, et la date de départ qui s'annonce, nous nous octroyons, sur la route de Bora et Maupiti, une halte-vacances au jardin de corail de Taha'a. J'adore cet endroit ! Dom l'apprécie moins, car en tant que capitaine il voit en ce mouillage son piètre abri. Moi je n'y perçois que couleurs, lumières et petits poissons ! La météo est de la partie, nous restons plusieurs jours et chaque matin, nous partons au jardin de corail, nous nous jetons à l'eau et le courant fait le reste ! Comme des oiseaux nous survolons les bouquets de corail et les poissons multicolores nous accompagnent. La journée les couleurs rivalisent de lumières. Les dégradés céruléens de cobalt, de saphir, de lapis-lazuli, de turquoise, tranchent avec l'émeraude, la topaze et l'ambre en bordure de récif à marée basse. Le soir nous assistons au coucher sur Bora. Aux teintes vives se succèdent des camaïeux de mauves, d'orange et de rose, des couleurs chaudes qui accompagnent un alizé divin.


Bora, escale que nous aimons, est à présent devant l'étrave. Nous y retrouvons Carole, Patrice qui ont gardé notre courrier. Nous arrangeons les derniers détails administratifs... Ça sent le départ !
Oui, mais pas sans faire escale à Maupiti !


Maupiti le débarcadère

Avec Maupélia, Maupiti est la porte de sortie de la Polynésie, mais ce n'est pas que cela. Dès notre arrivée, je tombe sous le charme. Pourtant, il fait gris, ce lagon décrit comme l'un des plus beaux de Polynésie ne révèle pas tout son potentiel. Qu'importe, dès les premiers instants de notre arrivée je m'y sens bien. Il y a quelque chose... Est-ce dans l'air ? Est-ce dans l'eau ? Est-ce la couleur de son lagon plus laiteuse, plus jade qu'ailleurs ou ses couchers de soleil les plus vifs et les plus polychromes auxquels nous ayons assisté ? C'est partout à la fois, et surtout dans le sourire et le regard des gens d'ici ! Une façon de dire bonjour et de se préoccuper de l'étranger de passage.


Nous trouvons ici, la même culture de vie qu'en bateau. La population reste marquée par le cyclone de 1997 Osea qui a détruit l'île à 100%. Nous discutons avec plusieurs familles qui se confient sur leurs craintes. Elles nous disent : « Lorsque l'eau monte, que la houle traverse la barrière de corail, elle emporte tout, nos maisons, nos biens...  La mer peut tout nous prendre. Le vent arrache les arbres et détruit ce qui nous nourrit... » Mais aujourd'hui plus rien de ce cyclone n'est visible, même les Uru (arbres à pain) qui jalonnaient la seule route du village et qui tombèrent les après les autres pendant le cyclone, ont été replantés. La vie revient, elle n'oublie pas, elle continue.


Ciel en feu le soir sur Maupiti

Tout le monde se parle à Maupiti.
Il suffit de s'installer au quai de la pompe à essence. La plupart du temps les gens attendent le patron, il ouvre à 15 heures, peut-être. C'est l'occasion pour chacun des 1300 habitants de croiser, un jour ou l'autre, un frère, un cousin, un oncle, un parent... Ici tout le monde se connaît, et tout le monde a toujours quelque chose à raconter. Puis, ils détournent le regard, ils voient là, les deux Popa'a. Interruption de la conversation en tahitien et ils demandent en français :
« Qu'attendez-vous ?  Peut-on vous aider»
« Non, non, rien de spécial ».


Et la conversation s'engage. Nous croisons des pêcheurs. Ils attendent de faire le plein de gasoil pour leur bonitier. J'ai droit à un cours détaillé de ce qu'est la pêche à la bonite. Ils sont cinq sur le bateau. Le barreur, deux pêcheurs et deux « ramasseurs ». Un peu comme sur un cours de tennis. Lorsqu'ils tombent sur un banc de bonites, ils parviennent à extraire de la mer 300 poissons en une demi-heure. L'exploit est que cela se fait, non pas au filet, mais à la canne de bambou. Ils vont chercher les bambous sur Raiatea.
Les deux pêcheurs, debout à l'arrière du bateau, sans appui, lancent les appâts faits de plumes, de nacre et d'un hameçon en inox. La canne de bambou mesure sept à huit mètres, elle pèse lourd, la mer est toujours agitée, et ils envoient sans faiblir, sans déséquilibre la ligne, ils ramènent aussitôt le poisson que le « ramasseur » décroche rapidement, et ils renvoient la ligne... Au bout du compte, ils partent sur Bora, où ils vendent leurs prises. Ces pêcheurs sont d'une stature puissante, digne de braver l'océan le plus remuant de la planète.


La forte houle peut refermer la passe

Puis, ils nous parlent des conditions de vie en mer, de cette unique passe qui leur permet de gagner le large. Le seul sésame c'est la météo et surtout les conditions de houle. Au-delà de 3,5 mètres de vagues, « la passe se referme », me disent-ils. Les fonds remontent entre les deux premières balises à 11 mètres, puis à 7 mètres, dans une gaine de récifs en forme de « S ». Même par temps calme la houle brise de part et d'autre. Le passage est mince, et combine toutes les difficultés. Etant la seule passe, c'est par là que toute l'eau du lagon s'évacue, lorsque les conditions sont réellement mauvaises, le courant peut y dépasser 8 nœuds. Celui-ci ne s'inverse jamais, il est toujours sortant, et se cogne à la houle du large, engendrant des murs d'eau. Aucun bateau, même celui de nos pêcheurs avec son moteur de 425 chevaux ne peut contrer une telle force. Ils sont donc accrocs de météo, pour ne pas risquer de rester coincés dehors. Parfois la houle générée par les tempêtes du Grand Sud les emprisonne pendant plus d'une semaine à l'intérieur du lagon, sans possibilité de rejoindre leur gagne-pain. Chaque année, Maupiti compte des morts dans cette passe.


Pourtant notre pêcheur ne cherche pas le temps calme. Il nous dit que les poissons ne mordent pas aux leurres lorsque la mer n'est pas assez agitée...


Les motus d'entrée de Maupiti

Enfin les mille litres de gasoil sont embarqués à bord du bonitier. Avant de partir vers le large, ils veulent savoir quelle est notre prochaine escale.
« Wallis »
« Combien de jours de mer ? »
« Une quinzaine »
« Faut le moral ! »
Le moteur ronronne, ils larguent les amarres... Bonne pêche !


Dans le lagon de Maupiti, on trouve une île haute, son village principal de Vai'ea, ainsi que quatre motus de tailles diverses. Partout, les maisons sont colorées et entourées de haies fleuries. La fleur de tiaré embaume toute l'île. La tradition veut que le premier plan de tiaré qui a donné naissance à tous ses descendants sur toutes les îles de Polynésie soit né, ici, à Maupiti, sur le motu Pitiahe qui marque la passe en son ouest. Là se trouvait le pied mère, jusqu'à une époque récente, où le propriétaire du terrain brûla l'arbuste dont le tronc avait une circonférence d'un bon mètre. La fleur de tiaré est répandue sous le nom de Tiaré Tahiti, mais à Maupiti, nous apprenons son nom d'origine encore usité sur l'île : Tiare Maurua. C'était le nom que Maupiti portait encore en 1722, lorsque le premier navigateur européen croisa dans les parages : Jacob Roggeveen.


La fleur de Tiare originaire de Maupiti

Nous apprenons sur place que si l'on trouve un tiaré à 8 pétales, il faut faire un vœu, c'est l'équivalent de notre trèfle à quatre feuilles...


L'île produit quantité de ces tiarés qui alimentent nombreux marchés, dont celui de Papeete. Elle produit également le coprah, le melon et d'excellentes pastèques. Ces merveilles repartent de Maupiti vers les autres îles grâce à la navette qu’exécute le Maupiti Express. Ce bateau transporte, ainsi que des passagers, la plupart du fret qui arrive sur l'île. Pourtant, nous apprenons sur place que son propriétaire, surendetté, a mis le bateau en vente. C'est une réelle catastrophe pour les insulaires. Aucun cargo régulier, comme le Taporo qui assure la liaison entre Tahiti et les îles sous le vent ne peut entrer à Maupiti. La passe n'est pas assez profonde, le lagon non plus. Les autres moyens de transport sont alors l'avion (cher et peu rentable, la compagnie Tahiti Nui, en déficit, réduit à peau de chagrin ses rotations) et une petite goélette (minicargo) qui vient toutes les trois semaines, voire tous les mois et qui annule souvent son voyage pour non-rentabilité de Fret.


Malgré cette perspective peu réjouissante, l'île assume son statut de « bout du monde » et l'ambiance est, partout, reposante, décontractée et bienveillante.
« Demain est un autre jour ».


Pétroglyphes de tortue

Le tour de l'île s'effectue en 2 à 3 heures de marche. Au cours de cette promenade, nous rencontrons plusieurs fois les mêmes familles, qui nous sourient d'une égale humeur à chaque « coucou ».


Nous faisons halte à chaque « attrait » de l'île : de nombreux marae, tous en ruine, les champs de tiaré, et les pétroglyphes, héritage des tupunas laissés dans le lit d'une rivière sertie d'une forêt appréciée des moustiques. Et puis, la pirogue du dieu Hiro, nous attend au creux d'une forêt pentue. Une roche de dix mètres de long sur 2,5 mètres de large est nommée Te pahi O Hiro, un trésor naturel qui inspira la légende de la pirogue du Dieu Hiro, abandonnée par celui-ci alors qu'il tentait de la dérober. Un classique du panthéon polynésien !


En plus du tour de l'île, nous nous offrons l'ascension de son sommet qui culmine à 372 mètres. Ne jugez pas trop vite de notre « exploit » ! Chaque mètre est gagné à coup de mollets (un peu rouillés!) qui se hissent sur une pente raide, parfois, les pieds, les mains ne suffisent pas, et nous nous retrouvons accrochés à une corde de sécurité. Bonjour le vertige ! J'y suis sujette et pendant toute la montée, je me demande comment je vais descendre ? Mon point faible !


Du sommet de Maupiti (370m)

A chaque palier, les promontoires de roche nous offrent un spectacle toujours plus fabuleux sur la passe en « S », le lagon couleur de jade, les motus, le village. La récompense aux efforts se cueille au sommet. J'oublie qu'à plusieurs reprises j'aurais abandonné, sans les encouragements de Dom, et nous voici avec une vue imprenable et le panorama est accompagné des chants qui s'échappent du temple. Nous sommes dimanche matin : « Priez pour nous... et donnez-moi la force de redescendre, à défaut d'un service d'hélicoptère qui viendrait me chercher ! »


Sur l'horizon s'étalent à l'est : l'atoll de Tupai, Bora Bora, Taha'a et Raiatea. Le temps entre gris clair et bleu foncé nous laisse de larges éclaircies et une excellente visibilité. De notre observatoire, nous contemplons l'entrée sans faute d'un catamaran. Depuis notre arrivée, la passe est particulièrement sage !


Elle le sera aussi le jour de notre départ...


Nos dernières images de Polynésie

Au moment de quitter la Polynésie, nous entendons les pahus (tambours) : les groupes de danse s'entraînent pour le Heiva de juillet.
Où serons-nous ?
Loin d'ici, dans l'ouest...
Jamais avant « ici » je n'ai ressenti la nostalgie, c'est un sentiment que je m'interdis. Je le trouve négatif et peu respectueux du présent. Pourtant, à l'aube de notre départ, j'ai un sentiment étrange, inconfortable. Celui que l'on éprouve, avant un grand départ, lorsque bagages clos, on pénètre dans le taxi qui mène à l'aéroport. Une petite voix murmure une question lancinante :  « n'as-tu rien oublié ? ».
Une gêne s'installe...
Hé oui ! J'ai bel et bien oublié quelque chose... ou plutôt quelqu'un : moi ! Il restera pour toujours, une part de moi en Polynésie...


A plus, pour vous retrouver ailleurs dans le Pacifique Ouest


Nat et Dom

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Photo du mois

Une vie de chien sous les Tropiques...


 
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